… ou l’inverse ?

La question se pose aussi pour la dépression : est-ce le Syndrome des jambes sans repos qui cause la dépression ou la dépression qui déclenche un SJSR ?

Enfin, on peut aussi se demander si la fatigue déclenche le SJSR ou si c’est le SJSR qui cause la fatigue ?

J’ai fait quelques recherches à ce sujet. Pour synthétiser, des études ont été menées dans plusieurs pays (Suisse, Espagne notamment), mais il est difficile de tirer des conclusions.

Ce que l’on sait avec une quasi certitude au sujet des causes du Syndrome des jambes sans repos et que l’on retrouve un peu partout :

« Le syndrome des jambes sans repos est un trouble du système nerveux. Il est listé parmi les troubles du sommeil. 
Le mécanisme de la maladie n’est pas encore élucidé. Un trouble de la transmission au niveau d’un neurotransmetteur appelé DOPAMINE, plus ou moins associé à un déficit ferrique est le plus souvent avancé. 
Il existe :

  • des formes idiopathiques (sans causes reconnues),
  • des formes familiales évoquant une ou des anomalies génétiques,
  • des formes dites secondaires, c’est-à-dire causées par ou associées à des états particuliers : la grossesse, l’insuffisance rénale, le diabète, l’anémie par carence en fer et en vitamines, la polyarthrite rhumatoïde, et certains médicaments : neuroleptiques, antidépresseurs, antihistaminiques, etc. Il est important de les reconnaître et de les traiter. »

Source : www.afsjr.fr

 

« Pour les formes peu gênantes, des conseils hygiéno-diététiques suffisent généralement pour soulager, temporairement, les symptômes : 
• Supprimez tabac, alcool, café.
• Pas de sport intense le soir. 
• Évitez le stress.
• Créez un environnement propice au sommeil.
• Apprenez à effectuer des exercices de relaxation.
• Essayez de dormir régulièrement. »

Source : www.lepetitjournal.com

 

On retrouve, dans bons nombres d’articles sur le sujet, des causes et aggravations des symptômes liées à la dépression, et surtout à la prise d’antidépresseurs, mais aussi à la fatigue et au stress.

Il est recommandé de se reposer le plus possible, mais comment faire quand on ne peut pas s’asseoir ou s’allonger ?

De même, il faut éviter les sources de stress et d’angoisse, mais tous les malades sont d’accord pour dire que le début de soirée est angoissant (à cause des douleurs et de la nuit que l’on va passer).

 

Pour la dépression, la recommandation est de ne pas consommer d’antidépresseur.

Un article traite de ce sujet dans la revue médicale suisse n° 79 publiée le 20/09/2006 - Auteur(s) : E. Sforza K. Cervena

Pour  lire l’article en entier, c’est ici. On peut y lire notamment :

« De nombreux études de cohortes de patients psychiatriques ou ayant un SJSR ont souligné l’association entre SJSR, PLMS et pathologie psychiatrique18 et les résultats suggèrent une association entre ces troubles du sommeil et la dépression19 ainsi que l’effet du traitement antidépresseur sur le SJSR. »

« Bien que l’association entre SJSR et traitement antidépresseur soit bien établie, les mécanismes de cette association sont mal connus. « 

« Les incertitudes physiopathologiques entre SJSR et traitement psychiatrique laissent encore de nombreuses zones d’ombre sur l’association SJSR et antidépresseurs, l’apparition du SJSR dépendant du profil pharmacologique de l’antidépresseur mais aussi de la posologie du médicament et de la vulnérabilité individuelle au SJSR. »

« Cependant, le dépistage du SJSR devrait faire partie du bilan de routine chez un patient déprimé, sachant que la présence d’antécédents familiaux et de certains symptômes de SJSR contribue au risque d’apparition de cette pathologie du sommeil sous traitement antidépresseur. Par ailleurs, il faut évoquer un possible SJSR devant une importante fatigue diurne, un ralentissement psychomoteur, une perte de l’élan vital chez un patient insomniaque, les troubles du sommeil du SJSR étant des facteurs synergiques dans l’apparition d’un état dépressif. »

 

On lit les mêmes conclusions  dans un article publié le 23/04/2012 sur www.passionsante.be

« Les chercheurs espagnols ont recoupé ces données avec les diagnostics de dépression majeure et mineure. Résultat (publié dans la revue « International Journal of Geriatric Psychiatry ») : une association nette a été établie entre la dépression et le SJSR.
Comme l’explique le Dr Anne Bourdieu, du « Journal international de médecine » (JIM), «le syndrome des jambes sans repos est sous-diagnostiqué par les praticiens, mais peut également ne pas être reconnu par les patients. Les liens entre SJSR et dépression sont complexes », avec les troubles du sommeil comme composante plausible.
En tout état de cause, poursuit-elle, « le SJSR devrait être recherché chez les patients dépressifs » ; sachant néanmoins que les observations collectées durant cette étude ne peuvent pas être extrapolées à la population générale. »

 

On peut donc dire que dépression et SJSR peuvent être liés, que l’un peut induire l’autre, et inversement.

On constate aussi souvent que le stress engendre des douleurs voir des crises de SJSR.

Il est difficile pour les médecins (pour ceux qui veulent bien essayer..) de trouver le « bon dosage » entre médicaments, antidépresseurs et perturbations de la vie du patient.

 

J’ai remarqué, pour ma part, que dès que le stress montait, pour une raison ou une autre, j’avais des douleurs accrues, une fatigue plus intense.

Je suis sous antidépresseurs depuis 2 mois maintenant, en plus de mon traitement pour le sjsr, et il faut avouer que mes symptômes sont bien maîtrisés aujourd’hui, que les douleurs, bien que présentes, ne sont pas handicapantes comme elles ont pu l’être.

Par contre, malgré la prise d’antidépresseurs, et d’anxiolytiques (à la demande, lorsque je sens que j’en ai « besoin »), dès que l’angoisse ou le stress me prend, mes douleurs aux jambes sont démultipliées..

 

Le plus difficile, pour les médecins, est de devoir soigner au cas par cas, car ce qui va marcher pour moi ne fonctionnera pas forcément pour un autre. De même, la douleur ne sera pas perçue de la même façon chez deux patients.

Si je repars ne serait-ce que 2 ans en arrière, je supportais bien mieux la douleur qu’aujourd’hui, et même des douleurs bien plus fortes et violentes que celles que j’ai maintenant. Aujourd’hui, je ne supporte plus les douleurs un peu au dessus de la moyenne, et dès qu’une crise survient, je crois devenir folle !

 

Pour en revenir au sujet de l’article, on retrouve souvent des patients atteints de dépression ET de SJSR, mais peut-on dire laquelle de ces maladies engendre l’autre ? pour le moment, il n’y a pas de réponse à cela.

La seule certitude que l’on puisse avoir est que le stress, l’angoisse, et le moral au plus bas sont des facteurs aggravant des symptômes de la maladie d’Ekbom. Il faut aussi savoir que malgré les recommandations des neurologues à ne pas prendre d’antidépresseurs lorsqu’on est atteint du syndrome des jambes sans repos, certains antidépresseurs n’interfèrent pas avec le traitement pour le SJSR et n’aggravent pas les symptômes, je peux vous le confirmer au moins à court terme… A voir sur du long terme..